04 décembre 2025 - 229 vues
Pour ou contre la LGV ?
Pour Agen et son centre-ville, contre son déclin !
Lors du dernier conseil municipal, à court d’argument sur la question de la hausse de fiscalité constatée au terme des 3 mandats successifs de M.Dionis, maire et président de l’agglomération, ce dernier a cru bon faire diversion sur la question de la LGV.
N’étant pas à une contradiction près, il aborde le sujet avec un train de retard, lançant à la volée : « Alors, pour ou contre ? » - comme si la réponse conditionnait le passage ou pas de la LGV sur notre territoire.
Il faudrait être inconscient ou totalement mégalomane pour le croire. La vérité est que le coup est parti (dixit M. le préfet lors des vœux de début d’année).
Je le dis sans détour : j’ai défendu un projet alternatif portant sur la modernisation des lignes existantes, la fréquence et la régularité des trains du quotidien et pour une gare en centre-ville. Il y a 15 ans déjà, je militais pour la rénovation de la ligne actuelle, refusant la création d'une ligne nouvelle et d'une gare éloignée d'Agen et de son centre-ville.
✓ J’ai mené ce combat, avec bien d’autres, et je reste résolument attaché à la desserte ferroviaire locale.
M. Dionis a, lui, fait tout le contraire. Il s’est laissé bercer d’illusions quant au bénéfice supposé de la ligne LGV. Avec un financement de 18,7 millions d’euros de la part de l’Agglomération d’Agen contre un strapontin à GPSO (Grand Projet Ferroviaire Sud-Ouest) et le droit de regarder passer les trains…
Sans compter la facture laissée aux habitants du bassin agenais avec la Taxe Spéciale d’Equipement payée par les contribuables situés à moins d’une heure de route d’une future gare LGV.
Résultat ? Une gare prévue à Brax, sans que la solution de liaison avec le centre-ville d’Agen ne soit assurée !
Le centre de gravité économique se déplace à l’Ouest
Or, il ne faut pas mentir.
Les Agenais ne mettront pas 30 minutes pour se rendre à Bordeaux.
D'abord parce qu'il faudra que le TGV entre Toulouse et Bordeaux s'arrête à Brax pour que les habitants puissent monter dans le train. Et les Toulousains qui poussent pour cette ligne nouvelle n'y auront aucun intérêt.
Actuellement, il n'y a aucune garantie. Ailleurs, des villes de la même strate qu’Agen, situées entre deux métropoles et qui se sont dotées de gares extérieures, ont vu les arrêts annoncés initialement fondre comme neige au soleil.
Ensuite, parce qu'il nous faudra nous rendre jusqu'à cette nouvelle gare.
Depuis le centre-ville, il faut compter 15 à 20 mn. Car oui, la circulation étant ce qu'elle est, on ne met pas 5 minutes en voiture pour rallier la mairie, par exemple, au pont de Camélat puis le site de la future gare.
Sauf à vivre dans les environs de Brax, ou rive gauche, les Agenais ne gagneront donc qu'une dizaine de minutes pour se rendre à Bordeaux... pour un coût du billet beaucoup plus important.
L'erreur historique est d'avoir opté pour une nouvelle gare. Ce n'était pas mon projet mais bien celui de Jean Dionis du Séjour. Son projet également de développer la Technopole Agen Garonne qui a pour but de déplacer le centre de gravité économique vers l’ouest de l’agglomération.
Bon pour l’agglo, peut être, mais pour sa ville centre? Un centre de gravité à l’ouest qui va encore prendre de l’importance avec l'arrivée de la LGV, si LGV il y a un jour.
M. Dionis peut-il garantir que des zones commerciales ne se développeront pas autour de l'échangeur ouest et de la gare de Brax? Quand on constate les dégâts dévastateurs d'O'Green sur le centre-ville, ne pas s'inquiéter de l'impact de la LGV pour notre centre-ville éprouvé est irresponsable.
L’enjeu désormais est de ne pas regarder passer les trains
Désormais, l'enjeu pour les habitants de l'agglomération est de ne pas regarder les trains passer.
Mais il faut faire preuve d'humilité.
Lorsque l'on songe que le maire sortant n'a pas réussi à obtenir de la SNCF un arrêt de la circulation des trains quelques heures pour permettre de bâtir une passerelle Gauja provisoire, il faut reconnaître qu'il ne sera pas facile de la contraindre à s'arrêter en gare de Brax alors que les Toulousains et les Bordelais n'y auront aucun intérêt.
La vérité c’est que M. Dionis ne s’est pas montré à la hauteur de l’enjeu.
La vérité c’est qu’il a cédé au miroir aux alouettes et reste bloqué dans un combat du passé, sans prendre la mesure des enjeux futurs.
Il est bloqué dans un monde parallèle, une époque révolue, où tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un progrès était adulé.
Pas besoin de lorgner vers l’ouest, notre eldorado, nous l’avons déjà M. Dionis et il s’appelle Agen.
Dès lors, quel bénéfice et quel risque pour Agen et ses habitants ? C’est la seule question qui vaille. Et c’est désormais tout notre combat que de défendre les intérêts des Agenais.
Car oui, il y un combat à mener, un combat actuel, en prise avec le réel et non un pseudo-imaginaire de modernité. Ce combat c’est celui de faire en sorte que nous ne regardions pas passer les trains.
Deuxième gare de l'ancienne région Aquitaine en nombre de passagers, la gare d'Agen va mécaniquement perdre en fréquentation. Il faut donc prévoir la manière dont nous irons du centre-ville jusqu'à la nouvelle gare.
A ce propos, si les infrastructures pour une navette entre les deux gares sont prévues dans le projet, ce qui ne l'est pas c'est de savoir qui l'exploitera. La SNCF ? La Région ? L'Agglomération ? Personne n'en sait rien et c'est ce point qui est le plus gênant et sur lequel le maire sortant entretient un flou dangereux.
Le combat à mener pour Agen est bien là !
Alors pour ou contre la LGV ?
✓ Je suis résolument pour me battre de toutes mes forces pour limiter l’impact économique d’une gare à l’extérieur d’Agen et résolument pour protéger nos commerces, nos artisans, nos entreprises.
Je suis pour des navettes rapides et régulières, gérées par le public et non pas déléguées au privé,.
✓ Je suis pour le maintien et le développement de tous les trains du quotidien en gare d’Agen centre (TER et Intercités).
Etre conscient des conséquences négatives de cette nouvelle gare pour la ville, c'est être déterminé à les compenser. Et c'est mon cas.
Laurent Bruneau,
tête de liste
« Vivement Agen !
Ensemble pour changer d’ère »
Crédit Photo/ Illustration




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