02 décembre 2025 - 247 vues
Faut-il rappeler l’importance vitale de cet outil pour les éleveurs, pour les
consommateurs et pour l’avenir même de l’élevage sur notre territoire ?
Une salle de découpe n’est pas un simple service marchand :
• c’est un outil d’intérêt général, indispensable pour maintenir de l’élevage
dans notre département.
• C’est aussi un maillon essentiel de la vente directe, qui permet à des
paysans de vivre dignement de leur travail, tout en approvisionnant nos
cantines en viande locale, de qualité, tracée et produite ici.
• Cet outil joue également un rôle stratégique pour l’installation de jeunes
éleveurs, qui refusent de dépendre d’un marché aux cours extrêmement
fluctuants et qui ont besoin d’infrastructures adaptées pour développer
leur modèle.
La fermeture de cette salle de découpe aux éleveurs constitue également une
déstabilisation grave pour tous les outils mis en place pour valoriser les
producteurs locaux :
• Les marchés de producteurs de pays, organisés chaque été par la
Chambre d’Agriculture du Lot-et-Garonne,
• ainsi que toutes les boutiques et les marchés de plein vent qui travaillent
avec ces paysans, s’en trouveraient directement impactés.
Ces marchés et boutiques existent grâce à la vente directe et au circuit court,
et la disparition de la salle de découpe menacerait ces filières locales et tout
l’écosystème qu’elles ont contribué à construire.
Nous rappelons par ailleurs que l’abattoir du département a été sauvé grâce à
une mobilisation collective, notamment impulsée par la Chambre d’Agriculture
du Lot-et-Garonne. Il faut désormais faire de même pour la salle de découpe.
La laisser disparaître serait une faute stratégique, sociale, économique,
agricole et politique, et un sabotage de l’avenir même de l’élevage local.
C’est pourquoi nous appelons l’ensemble des acteurs du territoire — la
Chambre d’Agriculture, le Préfet, le Département, la Région et tous les
syndicats agricoles — à se mobiliser de toute urgence pour trouver une
solution de reprise, de transmission ou de reconstruction d’un outil de découpe
adapté aux besoins des éleveurs. Il est inconcevable qu’un outil aussi
stratégique ferme définitivement sans une véritable concertation collective.
La Confédération Paysanne restera mobilisée pour que cet outil indispensable
continue d’exister, au service des éleveurs, des installations, des circuits
courts et de la souveraineté alimentaire locale.
Il faut également rappeler que certains éleveurs ont fait le choix de tout miser
sur la vente directe. Les priver aujourd’hui de cet outil, c’est tout simplement
les condamner. Dans ce contexte, entendre le responsable de la salle de
découpe déclarer qu’« il reste peu d’éleveurs » et que « les éleveurs feraient
mieux de vendre leurs bêtes sur pied puisque le cours de la viande est bon en
ce moment » relève de l’hérésie. Le marché de la viande est l’un des plus
instables qui soit, et un bon cours ponctuel ne saurait constituer une stratégie
durable. Beaucoup d’éleveurs souhaitent vendre en circuit court, par
conviction, par éthique et parce que cela fait partie intégrante de leur modèle
économique.
Il faut aussi rappeler que ce responsable a vécu pendant des années grâce au
travail acharné des paysans. Ce sont eux qui ont permis à son entreprise de
prospérer, de se développer, d’ouvrir des boutiques externes, de faire vivre sa
famille, mais aussi de faire travailler de nombreux salariés au sein même de
sa salle de découpe. Ses propos sont aujourd’hui non seulement méprisants,
mais profondément injustes envers celles et ceux qui l’ont fait vivre et qui ont
porté son activité durant toutes ces années.




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