Fermeture du service de nuit des urgences de l’hôpital de Moissac


17 novembre 2021 - 2727 vues

Le service des urgences de Moissac qui reçoit en moyenne 15 patients par nuit
fermera désormais ses portes de 20 heures à 8 heures du matin. L’ARS a pris la décision
de fermer le service des urgences de l’hôpital de Moissac à compter du 1er décembre
prochain. Cette fermeture prend sa source dans la pénurie de personnels soignants et
particulièrement de médecins urgentistes.
En compensation, le service du SMUR sera missionné pour un redéploiement des
patients sur les hôpitaux d’Agen et de Montauban.
Interviewé sur cette annonce, Michel Weill, président du Conseil départemental
de Tarn-et-Garonne nous livre sa réaction.
Monsieur le président, la décision de l’ARS de fermer le service des urgences de
l’hôpital de Moissac prend effet au 1 e r décembre prochain : quelle est votre réaction ?
Je suis en total désaccord avec cette décision de fermeture du service des
urgences par l’ARS ! L’hôpital fait face à une crise importante avec une pénurie de
personnels soignants notamment de médecins urgentistes. La suppression de ce service
pose le problème de l’éloignement géographique d’une unité de soins, pouvant entraîner
des conséquences dramatiques sur l’état de santé des patients, parfois en urgence vitale.
Le gouvernement s’était engagé à ce qu’en France, les urgences vitales soient
accessibles en 30 minutes, pensez-vous que suite à cette mesure les 80 000 habitants de
ce bassin seront assurés de leurs bons soins ?
Le gouvernement doit maintenir cette annonce. La configuration géographique de
notre département ne permettra pas de relever ce défi des 30 minutes. Certains villages
comme Sainte-Juliette, qui est le plus éloigné, ou même Montaigu-de-Quercy ou Lauzerte
se verront amputés d’un service vital de proximité. Ma crainte est que certaines personnes
y laissent leur vie.

La députée Sylvia Pinel est intervenue aujourd’hui à l’occasion de la séance des
questions d’actualité à l’Assemblée nationale, sur la situation des services d’Urgence dans
le Tarn-et-Garonne. En votre qualité de Président du Conseil départemental, quels sont les
leviers dont vous disposez pour soutenir le maintien des structures hospitalières ?
Je vais envoyer un courrier à l’ARS Occitanie avec copie à Madame la Préfète pour
exprimer ma désapprobation et mon inquiétude face à cette décision et ses conséquences
pour les Tarn-et-garonnais de ce bassin. Je n’en avais pas été informé en amont, alors
qu’en tant que représentant d’une collectivité territoriale je suis très concerné. Notre
département voit sa démographie en constante augmentation et priver notre territoire
d’unités de soins est très dommageable pour l’attractivité de notre secteur géographique.
J’attends la réaction du représentant de l’ARS !
Selon vous, y aura-t-il des conséquences en cascade sur la fermeture d’une unité
de soins aussi importante que celle du service des urgences ?
Cela peut nous amener à la fermeture de cet hôpital, qui perdra en compétence, en
offre de spécialité et en indice de confiance. Je réaffirme avec autorité que je suis contre la
diminution ou la fermeture de services dans ces lieux.

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