INTEMPÉRIES DU 3 JUIN 2022 MICHEL GABAS


07 juin 2022 - 2468 vues

Ce Vendredi 3 Juin la nature est venue anéantir une fois de plus le travail de
nos agriculteurs ! Ces hommes et femmes qui façonnent nos paysages autant
qu’ils subliment nos terroirs n’ont pu que constater une fois de plus les dégâts
de Dame Nature. Tous les agriculteurs durement touchés sur le territoire et
plus particulièrement les viticulteurs dans notre région armagnacaise se
retrouvent face à un manque à gagner proche des 100% sans parler du
désarroi et de l’impact psychologique après des épisodes désastreux
successifs (pandémie, gel, grêle…).
Acteurs du quotidien de nos territoires, artistes pour la sublimation de leurs
productions, artisans de la promotion de nos terroirs, exemplaires dans la
préservation de nos paysages et toujours soucieux de l’avenir de leurs terres,
ils accompagnent notre quotidien avec discrétion et méritent toute notre
reconnaissance.
En effet, agriculteurs, vignerons, viticulteurs, maraîchers, arboriculteurs,
éleveurs, céréaliers, horticulteurs, pépiniéristes et plus généralement tous
ceux qui travaillent fièrement notre terre de France ne comptent jamais leurs
heures, incarnent fièrement cette valeur travail où abnégation se conjugue
souvent avec l’ambition de la transmission.
La France, se pays riche d’une histoire agricole qui a su traverser toutes les
tempêtes ne peut ni ne doit aujourd’hui multiplier les faux pas, les oublis ou
les manquements face à un monde agricole qui se retrouve une fois encore un
genou à terre.
Si nos artisans de la terre savent pouvoir compter sur toute la solidarité des
élus locaux (et plus largement de tous les Français), l’Etat doit aujourd’hui agir
fort et agir vite pour ne pas s’arrêter à des déclarations de calamités agricoles
ou autres mécanismes (bien évidemment nécessaires) transposant la gestion
des risques (et leur indemnisation) au secteur des assurances où, là encore, il
appartient à nos agriculteurs de mobiliser temps et énergie à une
bureaucratie étouffante.

Un profond respect de notre histoire agricole, une réelle ambition pour notre
agriculture et une vision pleine d’espérance pour notre identité agricole
imposeraient aujourd’hui de protéger nos agriculteurs des aléas, de donner les
moyens de pérenniser nos productions, d’offrir une visibilité à l’heure où les
épisodes climatiques, les crises économiques et conflits géopolitiques mettent
à mal un atout Français de plus !
Tout comme les banques en leur temps ont eu droit à leur sauvetage a
n’importe quel prix, tout comme la crise du covid a fait naître le quoi qu’il en
coûte, nos agriculteurs méritent à leur tour un signe de respect fort et durable
avec un plan de relance et de prévention préservant nos productions et donc
notre indépendance agricole et a fortiori alimentaire ! Tout le monde voit bien
aujourd’hui combien l’erreur stratégique d’avoir abandonné notre agriculture
depuis des décennies nous plonge aujourd’hui dans une dépendance risquée
faisant naitre pénuries et participant là aussi au schéma inflationniste.
Mes différentes rencontres depuis hier avec les agriculteurs et viticulteurs de
mon secteur me montrent une fois de plus a quel point la résilience est un
marqueur de leur quotidien. Les regards croisés étaient bien évidemment
marqués du sceau de la tristesse mais le panache gascon propre à notre
région faisait très vite émerger une envie forte de rebondir et de penser à
demain. Je suis à titre personnel admiratif de cette abnégation et j’apporte
mon soutien plein et entier à tous les acteurs touchés par cet épisode, ici dans
le Gers et plus généralement sur tout le territoire.
Michel GABAS 

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