
24 mars 2025 - 2489 vues
L’homme
Né en 1947, Jacques Fouroux grandit à Auch et pratique le rugby sur le parvis de la cathédrale avec les gamins de la haute ville avant de rejoindre les équipes de jeunes du Football club auscitain.
Non retenu en équipe 1 de son club formateur, l’enfant des pousterles prend la direction de Cognac puis de La Voulte mais ne dispute aucun match lors de la saison du sacre en 1970. Après six saisons en
Ardèche auprès de l’entraîneur Jean Liénard, le « petit caporal », comme il est surnommé affectueusement, revient au club de ses débuts en 1976 après avoir connu sur les bords du Rhône la
consécration d’être appelé en équipe nationale en 1972. Contesté au poste de demi-de-mêlée, Fouroux est avant tout un meneur d’hommes, ce qui le conduit à endosser la charge de capitaine du
Football club auscitain et du Quinze de France.
Jamais titré en club, il se rattrape en sélection nationale et de quelle manière ! Lors du Tournoi des Cinq Nations 1977, à la tête de l’équipe de France, il réalise le Grand Chelem avec les quinze mêmes
joueurs et sans encaisser aucun essai. Le record tient toujours. Il met lui-même fin à sa carrière internationale à la fin de l’année 1977, après avoir été sélectionné à 27 reprises.
On n’oublie pas qu’en 1979, Jacques Fouroux est l’un des cofondateurs des Barbarians français dont le premier match, contre l’Écosse, se déroule le 1er mai 1980 à Agen où il marque deux essais.
Une fois les crampons raccrochés, il ne reste pas pour autant inactif : il est nommé président du comité Armagnac-Bigorre et surtout sélectionneur du Quinze de France de 1981 à 1990. Durant cette
décennie, il remporte le Tournoi des Cinq Nations à cinq reprises, en réalisant notamment deux Grand Chelem.
L’aboutissement de sa carrière de sélectionneur-entraîneur correspond sans nul doute à cet exploit : conduire le Quinze de France jusqu’en finale de la première édition de la Coupe du monde en 1987,
réussissant à se défaire d’un des deux pays hôtes en demi-finale : l’Australie.
Après sa démission et ses déboires au sein des plus hautes instances de la Fédération française de rugby, Fouroux opte pour un autre maillot bleu, celui du Football club de Grenoble qu’il hisse jusqu’en
finale du championnat de France. En 1995, l’infatigable Gersois crée une ligue de rugby à XIII. Un an plus tard, il est nommé président du Football club auscitain puis, au début des années 2000, fait quelques brèves apparitions comme
manager puis entraîneur à Orléans, de nouveau à Grenoble et enfin à L’Aquila en Italie. Décédé en 2005, ses cendres sont dispersées sur la pelouse du Moulias, stade qui porte son nom
depuis 2007.
L’action mémorielle
À l’occasion des 20 ans de sa disparition, un fonds de dotation « Gascons d’honneur » a été créé pour porter le projet d’ériger à Auch une statue en bronze, grandeur nature, de l’ancien capitaine et
entraîneur des Bleus. Portée par une équipe de bénévoles réunis autour de Pierre Berbizier, son « fils spirituel », de Jean-Jacques Sarlat, ancien notaire, et de Pascal Geneste, actuellement directeur des
Archives départementales du Gers, l’opération consiste à fédérer les donateurs qui souhaiteraient rendre hommage à Jacques Fouroux.
Pour l’année 2025 :
- un appel public à la générosité a été lancé depuis le 14 janvier par arrêté préfectoral, visant à récolter des fonds privés, notamment via la plateforme « Helloasso Gascons d’honneur » :
https://www.helloasso.com/associations/gascons-d-honneur/formulaires/1
- un hommage a été rendu à Agen, le 28 février dernier, par les anciens internationaux du Sporting-union agenais, sélectionnés par Jacques Fouroux entre 1981 et 1990.
- la grande réunion d’Auch sera organisée le 30 mars prochain, où les anciens coéquipiers de Jacques Fouroux lors du Grand Chelem de 1977 et les internationaux sélectionnés pour la
première Coupe du Monde de 1987 seront présents en grand nombre pour le repas d’avantmatch Auch-Lannemezan.
- l’inauguration de la statue de Jacques Fouroux est prévue en fin d’année.
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