Dermatose Nodulaire Contagieuse :
La Confédération paysanne 47 refuse l’abattage total et réclame de la Préfecture une
gestion sanitaire qui protège les animaux et les éleveurs.
La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est aujourd'hui au coeur d'une crise qui dépasse
largement le seul cadre sanitaire.
Désormais, dans les territoires, des troupeaux sont abattus ou risquent de l'être sans
distinction, des fermes sont vidées, des paysans et des paysannes sont sous pression, dans la
peur et dépourvus d'accompagnement et de soutien de la part de l'État.
La Confédération paysanne 47 est engagée au côté du collectif des éleveurs du Lot-et-
Garonne pour dénoncer une politique sanitaire réduite à tuer tous les animaux sans
discernement.
Nous refusons cette logique d'abattage total systématique dès l'apparition du premier cas.
Cette logique est un non-sens, elle est inefficace, violente, déconnectée de la réalité du terrain
et des expériences acquises lors des dernières crises et par d'autres pays ayant déjà été
confrontés à la DNC.
La gestion actuelle sacrifie plus qu'elle ne protège. Elle détruit des vies, des savoir-faire,
des liens humains et du vivant. Elle fait fi de parfois plus de cent ans de travail de sélection
génétique dans les troupeaux. Elle creuse encore le fossé entre l'administration et le monde
agricole, entre les décisions prises dans les bureaux et les réalités du terrain. Les avis
scientifiques confirment la possibilité de changer de stratégie sanitaire.
Dans son étude de 2016 réalisée suite à l'apparition de la DNC dans les Balkans, l'Autorité
Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) estimait que, sur un territoire où une campagne
de vaccination large était menée, l'abattage total des troupeaux et l'euthanasie ciblée des
animaux ont le même impact sur la lutte contre l'épidémie. La campagne vaccinale démarrée
en Savoie doit être vue par l'État comme une opportunité pour adopter une stratégie sanitaire
plus respectueuse des paysannes, des paysans et de leurs animaux.
La Confédération paysanne 47 conteste l’attitude de l’administration préfectorale du
Lot-et-Garonne, et en particulier de la DDESTPP (Direction Départementale de l’Emploi du
Travail des Solidarités et de la Protection des Populations) qui a organisé une réunion
d’information le 22 août avec comme seule interlocutrice la chambre d’agriculture alors que
les syndicats agricoles n’ont pas été invités.
Commencer par procéder à l’élimination des syndicats agricoles d’une réunion
préparatoire à une situation de crise sanitaire pour mieux imposer l’abattage total des
troupeaux relève d’une méthode autoritaire et qui n’augure pas d’un climat serein.
La compréhension de la maladie, du processus de contagion et la limitation de sa propagation
ne peuvent se faire sans une participation active des éleveurs et sans leur expertise en
matière de soins aux animaux.
Si l’administration s’obstinait sur cette voie elle condamnerait les éleveurs à une triple peine :
perte de considération pour le métier, perte économique et deuil de leurs animaux.
La Confédération paysanne 47 reste déterminée à protéger les éleveurs et les éleveuses
de la DNC, mais aussi à dénoncer les politiques sanitaires de l'Etat qui ont déjà fait
preuve de leur inefficacité et de leur brutalité au cours des différentes crises : grippe